Ombre et Lumière
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 Les appeleurs d'âmes

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AuteurMessage
raphaël

raphaël


Messages : 1563
Date d'inscription : 03/04/2008

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MessageSujet: Les appeleurs d'âmes   Les appeleurs d'âmes Icon_minitimeVen 1 Nov - 16:56

Notes de lecture:

Les appeleurs d’âmes
L’univers chamanique des indiens des andes
Sabine hargous
1975

La genèse du monde Andin

Au commencement , la terre était pacha, tutayacc, purun, obscure, déserte et pierre, excepté le lac petit, hostile, solitaire
La terre en vérité n’était que pierre, lac et obscurité, jusqu’à ce jour où pachacamac ordonna que la lumière soit
Alors la clarté invincible, celle qui éblouit, nausayanacama, se répandit joyeusement sur la terre
Et pacha, frémissante sous ce contact charnel, sortit enfin de sa léthargie millénaire, car avec la lumière, le dieu et l’eau arrivaient sur sa désolation
Lorsque l’eau fertile atteignit le sommet des montagnes où elle se logea, de son sein jaillit wiracocha , le dieu étranger, ivre de jeunesse et de forces longtemps contenues, jatun wiracocha
Mais après l’allégresse de ce temps nouveau , le grand, le sage découvrit qu’il était totalement seul, mitmak, perdu dans le monde
Pressentant déjà une terrible nostalgie d’absence , il obtint alors de son créateur le pouvoir de transformer la pierre première en matière d’homme, donnant à celui-ci l’énergie minérale de celle-là
C’est ainsi que naquit cullahua (celle qui soigne les maux)
Elle devint par la suite la personnification de la terre-mère sous le nom de la déesse pacha-mama, qui va occuper la place la plus élevée du panthéon quechua
Foncièrement bénéfique, elle peut, dans certains cas se fâcher contre ceux qui l’importunent
Se traçèrent les chemins de hanan-pacha, la terre haute où allaient résider les bons, et de hurin-pacha, la terre basse, résidence de la corruption et de la dégénérescence
En ce temps d’avant, les animaux et les plantes parlaient, dansaient, avaient liberté de mouvement et d’entendement avec les hommes, et tous les êtres animés avaient le même langage
En cette époque paisible, wiracocha et cullahua vaguaient avec bonheur dans le centre de la terre qui avait surgi à chitapampa, la pampa de la création
Puis vint la crise, effroyable mais nécessaire à la toute puissance des dieux
Les choses se rebellèrent brusquement contre l’homme en amenant les ténèbres, les vents mauvais, la révolution de la coutume et de la culture
En ces temps très éloignés, le soleil disparut et la terre demeura dans l’obscurité pour une durée de 5 jours, que les pierres se rencontraient, se cognaient les unes contre les autres, les moutons, les meules attaquaient leurs maîtres
Puis terre et ciel se séparèrent
Le langage des plantes et des animaux devint incompréhensible pour les hommes
Les vieux ne purent plus se baigner dans la voie lactée pour y retrouver leur jeunesse et les morts ne surent plus revivrent après 5 jours d’absence
Aujourd’hui lorsqu’un indigène meurt, des cérémonies ont lieues durant 5 jours : c’est l’ancien pacaricuy que l’on retrouve sous le nom de pichgachiy
De la rupture irréversible survenue entre hurin-pacha et hanan-pacha monta une ère nouvelle et mystérieuse, dotée d’une gravitée inconnue jusqu’alors, celle de la condition humaine
L’homme reconnaît une parenté directe ou indirecte avec les esprits des montagnes, des étoiles
Ce sont sa terre, ses montagnes, ses morts qui constituent son prolongement dans l’ harmonie universelle d’où il a été exclu
Ce mythe andin que nous avons relaté, n’est autre que le mythe universel de la déchéance humaine, survenue après une catastrophe qui a mis le chaos, là où régnait l’ordre ; qui a remis en cause ce qui était définitivement et harmonieusement donné, et par là a brisé l’unité de l’homme originel
Le chaman, condamné à la condition humaine par la chute initiale s’efforce à retrouver l’harmonie pré-historique par le moyen du vol libérateur hallucinatoire, afin de réintégrer la condition de l’homme primordial dont nous parlent les mythes paradisiaques
Il mène un combat, selon les règles de l’audace traditionnelle afin d’apporter à la communauté la tranquillité de la conscience retrouvée, c’est-à-dire le rachat de ses péchés qui lui redonnera son intégrité psychique si menacée

Les deux grandes catégories de maux sont les maladies de dios (dieu) et maladie de dano (diable)
Les maladies qualifiées de dios ont en principe une cause naturelle
Elles concernent un très petit nombre d’affections en relation avec des éléments naturels comme l’air, le froid et la chaleur
Entrent aussi toutes les dislocations (quichacashka), les lumbagos et hernies (sillqui), les cassures et déplacements d’organes (natipu)
Pour l’indigène qui considère que l’énergie calorifique anime son corps en lui donnant la vie, tout agent externe capable de modifier ou de briser son rayonnement aura une terrible répercussion sur son organisme
C’est ainsi que le travail physique excessif est mal vu (trop grande déperdition d’énergie)
L’activité intellectuelle peut conduire à la folie par excès de fatigue du cerveau, celui fonctionnant comme un muscle dans la conception populaire
Froid et insolation, air peuvent rompre l’équilibre thermique, chauffer le sang ou le refroidir, en le faisant monter à la tête avec d’intolérables pega nonay (migraines) et causer parfois le redoutable affaiblissement du sang
Si l’agression provient de huayra, le vent qui s’introduit dans l’appareil respiratoire, elle provoque la chocca (toux)
Le mal s’aggravant dégénère en costado, pneumonie ou broncho-pneumonie
Parfois le mal frappe brutalement, comme dans le cas de la paralysie faciale a frigori, attribuée à un vent froid
On la nomme aussi le ha dado el aire : il a eu un coup de vent
La uta ou llaca (leishmaniasis) est crue occasionnée par le froid excessif
Parfois on l’appelle qcepo ou ccipi

Les maladies de dano proviennent d’un pouvoir maléfique
La cause en est attribuée à des conflits d’ordre économique, des jalousies, des querelles de voisinage ou à des rivalités amoureuses d’une part
D’autre part, le maléfice peut provenir d’un manquement qui oppose l’individu à l’ordre divin
Colère de dieu, maladie, impureté, péché, tout cela se réduit à l’unité : nous sommes opposés à dieu, même si nous ne le savons ni ne le voulons
Sous cet aspect de manquement moral , le maléfice peut provenir principalement de l’envie et de la faute
La manifestation du dano varie selon sa localisation
Dans la sierra le danger provient de ce relief qui guette pour prendre l’individu au piège enchanté du fleuve, du mont, de la gorge, du glacier, etc
Sur la côte, moins sujette aux catastrophes climatiques, la force hostile qu’il faut vaincre n’apparaît plus sous un aspect naturel, mais prend l’apparence humaine
C’est l’autre, le voisin, le concurrent qui devient alors source de dano
L’urijua est provoquée par le sentiment d’envie existant dans une même famille
L’enfant se trouve brusquement détrôné par la naissance d’un frère ou d’une sœur, privé de la considération de ses parents et relégué au second plan
Il devient donc envieux
Le khara ou pinta est envoyée par un sorcier maléfique
Elle provient soit du fait d’avoir pêché des écrevisses qui se vengent, soit pour avoir attrapé des crapauds, soit par ce qu’elle est envoyée par un rival
Le mal ojo ou mauvais œil s’exerce lors de manifestations d’envie ou de jalousie
L’effet d’un regard sera produit par une vapeur subtile qu’engendre le corps de la personne douée de certains pouvoirs
On peut se demander pourquoi une telle potentialité est attribuée au regard ; c’est oublier que parmi les puissances corporelles réputées substances d’âme, les unes sont intérieures et se répandent au dehors comme le sang, l’urine, le souffle , etc, tandis que les autres appelées âmes organiques, tirent leur force d’un endroit particulier du corps
L’ojeada ou coup d’œil lancé sur une personne ou un animal, permet de faire passer ce pouvoir maléfique sur la victime
L’ojeada est attribuée à une personne de mauvais désirs qui a regardé avec trop d’insistance sa victime, provoquant chez elle une confusion de sentiments et une rapide destruction de son énergie intérieure
Le chucaque ou pudor dont l’origine est dans le sentiment de honte, survient lorsque la personne, s’étant brutalement trouvée dans une situation embarrassante qui l’a couverte de ridicule, ou s’étant placée en tort manifeste vient à souffrir d’une grave altération mentale
Le susto : l’origine est expliquée par le mythe de Jani, qui pour certains serait une variante régionale de l’animo (esprit) et qui met en cause la séparation de l’âme humaine
Ainsi à partir d’une vive frayeur , l’âme profiterait de l’entrebaillement du corps pour s’échapper et serait aussitôt happée par la terre , en vertu de la force captatrice qui émane d’elle
Dans la région bolivienne on considère que la place de l’âme envolée ne reste pas vacante, mais est occupée par un principe mauvais qu’il faudra expulser afin de racheter la peur
Le susto peut survenir n’importe quand bien qu’il se manifeste plus spécialement sur un terrain accidenté, impressionnant par ses sanctuaires naturels tels que des gorges sombres, des pentes abruptes, des lacs solitaires ou dans des lieux mauvais qui ont été le décor de morts tragiques, d’assassinats ou sont le domaine de créatures infernales
Le susto provient aussi de la violation d’un de ces espaces sacrés qui sont habités par des gentiles, ces esprits des ancêtres qui ont vu leur puissance première encore accrue par leur décès et dont la résidence tabou s’appelle huaca, c’est-à-dire lieu sacré ; ce peut-être un tombeau incaique, une ruine, etc
Il y a bien longtemps le collao fut peuplé de pygmées qui vivaient dans l’obscurité et adoraient la lune et des animaux comme le serpent
Un jour le soleil parût et les brula, les réduisant à l’état d’ossements
C’est pourquoi si quelqu’un pénètre dans une chulpa (tombe), il risque d’être saisi par les gentiles
Si le passant oublie ou néglige de rendre un hommage symbolique à l’esprit des ancêtres ceux-ci risquent fort de se venger en lui volant son âme, c’est-à-dire sa force de vie
Il s’abandonne tout entier à l’angoisse
Le sorcier ne tardera pas à découvrir la faute inconsciente : la profanation de la huaca
Il s’agit de la vengeance des gentiles
La pacha mama offre ses lieux interdits ou simplement dangereux, car chargés d’un concentré de ses énergies intimes
En ces lieux où passent l’âme de la terre, le plus grand respect et la plus grande humilité sont exigés car seules de telles attitudes peuvent détourner les effets néfastes de la présence divine
La jallpa représente le foyer de cette déesse terre que l’on doit honorer si l’on ne veut supporter son courroux qui risque de s’abattre alors indistinctement sur les hommes, les plantes, les animaux
Le danger qui provient de la terre et des esprits est particulièrement grand en aout , période de grande aridité dans les Andes , et où la nature affamée demeure la bouche ouverte
La terre peut alors s’emparer d’une victime
Uchcupaqui, affection chronique et perforante de la peau est attribuée à la vengeance d’un lieu sacré qui aurait été profané et dont l’esprit aurait craché sur la partie malade
La puquiusqa est provoquée par le puquio, la source
Si la source est délaissée, sa vengeance est terrible
Le mal de cœur ou sonko-nanay (névrose ou épilepsie) est une maladie installée dans le cœur
L’origine est une maladie du cœur ou alors c’est le huanuy onkoy (maladie des morts) ou encore c’est provoquée par la peine (llaqui), une grande douleur morale à la suite d’un malheur comme la disparition d’un être cher, une déception sentimentale, une faillite économique ou est provoquée par l’action brusque du vent aya-huayra qui viendrait du séjour des morts (tombes et lieux sacrés des ancêtres) ou enfin induite par un sorcier


Notion d’âme chez les quechua

C’est tout d’abord une espèce de fumée qui demeure en permanence à l’intérieur du corps et l’anime, le fait parler, marcher, rire, etc
C’est en quelque sorte le souffle vital, il ne peut être volé mais sa séparation du corps provoque la mort immédiate

L’âme apparaît dans le son, le grognement de l’animal, le sifflement, le mot de l’homme, le craquement du feu, le ressac de la mer, etc
Cette âme indépendante de la personnalité peut être enlevée
C’est elle qui joue le rôle d’équilibreur de notre organisme

Enfin il y a l’âme en tant que double , invisible, inaudible qui rejoint la compagnie des ancêtres après la mort
Seul le corps est périssable
Les incas le nommaient allpacamasca, terre animée


L’interprétation du rêve

Songes signification

Cavalier peine
Croix tourments
Jouer du charango peine
Maladie santé
Etoiles froid
Chemin obstacle
Chapelle malheur
Mort pluie
Viande pommes de terre
Embrasser mépriser
Ennemis amitiés
Lama espérance inutile
Poncho mauvais signe
Fleuve obstacle
Sel larmes
Taureau maladie
Renard voleur
Chat mauvais signe
Poule sorcellerie
Laine désillusion
Brebis vaine espérance
Blé dépenses
Terre mauvais signe
Neige grandeur
Nuages tristesse
Chien voleur
Puma mauvais signe
Jouer de la flûte malheur
Rire ennuis
Sépulture convalescence
Saint bon augure
Sangre susto
Montagnes bon augure
Crapaud argent
Mastiquer la coca peine
Feu médisance
Danser tristesse


Les wamanis sont les dieux des montagnes : protecteurs s’ils sont vénérés, redoutables dans le cas contraire
Le wamani est , avec la pacha mama, forment un couple
La pacha mama , identifiée avec la mère, est en relation avec la terre et l’agriculture, tandis que le wamani , identifié avec le père, est en contact direct avec le ciel et le bétail
L’un organise autour de son centre vital la subdivision du monde dans sa moitié supérieure (les montagnes), l’autre dans sa moitié inférieure (les champs, la vallée), l’un et l’autre se retrouvant grâce à la relation offerte par la troisième divinité : Amaru, le serpent, dont l’élément principal est l’eau
C’est par elle, qui coule vers les terres basses, que wamani et pacha mama entrent en communication et déterminent ensemble le destin du bétail, des cultures, des hommes

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